Blog réservé aux artistes

Blog ouvert au public

"Pourquoi pas moi ?"

vendredi 25 octobre 2019

On l'a vu dans le précédent billet : les primo-romanciers-pros, ceux qui voient leur roman publié par une maison d'édition qui se respecte, sont extrêmement rares.

La question aujourd'hui est de savoir comment diable on devient auteur professionnel quand on n'a jamais été publié. Commençons par le commencement...

Vous avez la passion de la littérature, la plume déliée en écriture et le rêve d'achever un roman qui sera publié ⎯ rêve ô combien intime que vous partagez avec la bagatelle de huit millions de Français.

Mais vous, primo-romancier, faites plus que rêver. Vous écrivez, relisez, présentez votre manuscrit de votre mieux et le soumettez aux éditeurs qui vous semblent le plus proches de votre sensibilité littéraire. Votre texte fait ainsi partie des cinq cents mille expédiés chaque année aux comités de lecture. Seuls cinq cents premiers romans sont publiés et vous, primo-romancier, avez une chance sur mille de voir votre nom figurer sur le catalogue d'un éditeur. À part cinq candidats qui se verront expliquer les raisons du refus par un éditeur désœuvré ⎯ si vous en croisez un, merci de me filer son numéro ; y a des jours, moi aussi, j'aimerais bien... ⎯, tous les autres candidats se demandent en chœur : « Pourquoi pas moi ? »

N'attribuez pas ce refus au fait que vous êtes inconnu du milieu et de ses décisionnaires. Ni au fait que votre manuscrit n'a pas été lu même si tout vous porte à croire que c'est le cas ⎯ la lettre impersonnelle, les pages qui n'ont pas été feuilletées, aucune marque indiquant que le manuscrit a été manipulé, pas une tâche, pas une écorniflure, rien ! Il est certain que tous les manuscrits sont examinés mais pas de la manière que vous le souhaiteriez, c'est-à-dire in extenso.

Souvent, les éditeurs trient les manuscrits dès leur arrivée, à l'instinct, en prenant quelques secondes pour jeter un œil sur la lettre d'accompagnement, pour parcourir les premières lignes et pour glaner une ou deux phrases deci-delà. Oui, vous avez raison, feuilleter distraitement un magazine prendrait plus de temps.

Se lamenter n'y changera rien. Cherchez plutôt à en comprendre les raisons.

Vous connaissez quelqu'un qui travaille dans l'édition ? Posez-lui des questions sur les pratiques de la maison qui l'emploie. Vous connaissez un primo-romancier pour lequel un éditeur a déroulé le tapis rouge ? Posez-lui des questions sur les circonstances de ce miracle. Vous connaissez un professionnel de l'écrit ⎯ critique, journaliste, blogueur ⎯, posez-lui des questions !

Je vous entends d'ici : soit vous ne connaissez personne qui grenouille dans le milieu, soit vous n'avez récolté aucune réponse qui puisse concrètement vous aider.

Ne désespérez pas !

Parce que la raison du refus tient à votre manuscrit. Pas à sa présentation, ni à la lettre qui l'accompagne ni à la recommandation qu'une personne influente n'aurait pas faite en votre faveur.

Vous pensez bien qu'on me demande souvent les "pourquoi ci" et les "comment ça" de cette douloureuse question. Neuf fois sur dix, je tords le cou à quelques idées reçues.

À commencer par celle-ci : la littérature utilise un code que tous comprennent mais que peu maîtrisent.

Pouvez-vous vous rêver premier violon dans un orchestre symphonique sans connaître le solfège ? Non ? Eh bien, la littérature, c'est pareil.

Écrire un roman, ça s'apprend !

Chez B&C qui regroupe déjà une agence de communication, une agence de représentation artistique et les éditions Brandon que vous êtes quelques-uns à connaître, nous avons mis en place un service d'évaluation des manuscrits.

Pour vous qui voulez des réponses.

Pour vous qui voulez vous professionnaliser.

Pour vous qui voulez être publié.

Reste à savoir si vous êtes prêt à franchir le Portail des Manuscrits.


Caroline Nicolas 


Toute l'actualité de B&C