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Au Festival Textes en l'air

jeudi 27 juillet 2017

C’est hier,  jeudi 27 juillet à Saint-Antoine-l’Abbaye qu’a eu lieu la table ronde des éditeurs et auteurs au Festival Textes en l'air. Une trentaine de personnes se sont installées dans la librairie du Festival. Jacques Puech, son  directeur artistique, a présenté la table ronde et ses chevaliers. Émile Lansman, éditeur de théâtre et partenaire de Textes en l’Air depuis de nombreuses années, a animé le débat.

Les trois auteurs en résidence, Suzie Bastien, Carine Lacroix et Leila Anis, ont expliqué leurs divers mode d’écriture et leurs relations parfois difficiles avec les éditeurs. Comme lorsqu’il s’agit de modifier un texte pour une réédition. Au début, se faire éditer était un plus, comme un cadeau, leur texte étant d’abord écrit en vue d’être joué sur scène. Leila et Carine ont une expérience de comédiennes et elles ont écrit au début en pensant au jeu des acteurs. Puis, comme Carine Lacroix, auteur Burn Baby Burn jouée le soir même, qui a choisi de s’adonner uniquement à l’écriture dramatique et maintenant au roman, elles conçoivent que se faire éditer est important. Cela permet de se faire connaître, de voir son texte lu et choisi par de nouvelles troupes en France ou à l’étranger... Pour Suzie Bastien qui vient du Canada, la langue demande parfois des adaptations en français.

Émile Lansman a demandé si pour elles un texte de théâtre faisait partie de la « littérature ». Même si, pour certaines, le texte dramatique n’était pas vu sous cet angle, de plus en plus les auteurs avouent qu’elle sont d’accord avec cette perspective. Pour les éditeurs, effectivement, le théâtre peut-être publié, c’est un texte qui peut être simplement lu et entre dans la littérature au même titre que le roman ou la poésie.

Les éditeurs ont chacun expliqué leur point de vue et leurs motivations. Pour Caroline Nicolas, son expérience en tant que traductrice chez divers grands éditeurs l’a incitée à fonder sa propre maison d’édition afin de choisir des textes et des auteurs qu’elle apprécie particulièrement. Elle a souligné que les auteurs étaient les plus mal rémunérés  dans cette profession ! Et c’est aussi pour cette raison qu’elle a écrit Le manifeste des Éditions Brandon et propose un contrat qui favorise les auteurs.

Pour cela, elle privilégie le tirage des livrets à flux tendu car les stocks coûtent cher aux éditeurs et lorsque les libraires renvoient les invendus, il faut les passer au « pilon », c’est-à-dire les supprimer. Il faut alors faire beaucoup de ventes pour compenser ces pertes. C’est sans doute la raison pour laquelle les gros éditeurs parient souvent sur des livres « commerciaux ».

Alain Lèze, libraire du Baz’Art des Mots à Hauterives, a aussi une expérience dans l’édition, il est à la fois libraire et éditeur. Lui aussi soutient les auteurs auxquels il croit ainsi que les petits éditeurs qui produisent des choses originales. Pour cela, il fait beaucoup de pédagogie, d’animations et d’expositions pour faire connaître les auteurs et les artistes auxquels il croit.

Un ancien éditeur parisien nouvellement arrivé dans la région a fait part de son expérience. Son but était de permettre à des auteurs iraniens exilés en France d’être édités et diffusés malgré la censure qui régnait dans leur pays d’origine.

Pour Émile Lansman, son plaisir est bien sûr de soutenir des auteurs auxquels il fait confiance, de les promouvoir dans des prix littéraires. Depuis 1989, plus de mille titres figurent à son catalogue, principalement des pièces de théâtre mais aussi d’autres genres littéraires.

Le public a suivi cet échange avec beaucoup d’intérêt et certains ont poursuivi les conversations à la buvette…

Les ateliers d’écriture littéraire animés par Caroline Nicolas ont suscité l’intérêt.

Il est possible, tout au long de l'année, de s'inscrire à un atelier littéraire pour découvrir l'écriture avec Caroline Nicolas.


Françoise Daudeville

 

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