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Interview d'Isabelle Larpent-Chadeyron

jeudi 26 octobre 2017

Née en 1972 dans le Puy-de-Dôme, Isabelle Larpent-Chadeyron écrit et voyage à travers le monde depuis l’adolescence. Elle n’a jamais cessé, ses deux passions s’entretenant l’une l’autre.

Après la sortie de votre livre Comment te dire adieu ? publié aux Éditions Brandon, vous continuez à écrire sous des formes très variées : poésie, essai, roman, nouvelle…

Oui, j’ai d’abord commencé par la poésie. J’aime beaucoup travailler avec les mots. La rencontre avec les poèmes de Robert Sabatier a été une révélation. J’ai reçu quelques prix pour mes poèmes et mes romans, ce qui m’a encouragée. J’ai également écrit une anthologie de poèmes pour la jeunesse. Certains ont été traduits à l’étranger, en albanais et en thaï par exemple, et édités dans les pays respectifs. Mais j’écris aussi selon les opportunités : j’ai écrit un livre sur le pain, Si on parlait un peu de pain ? avec une amie photographe et Cent toi, textes de mes poèmes et photos.

Quels sont les auteurs qui vous ont le plus inspirée ?

Je lis beaucoup ce qui m’a permis de découvrir des auteurs très différents comme Aragon, Herman Hesse, Paul Morand, Fernando Pessoa, les Surréalistes et bien d’autres écrivains qui continuent de m’inspirer. Leurs mots me travaillent et je travaille les mots sans cesse. Je cherche toujours le terme le plus juste.

Les voyages semblent être votre seconde passion, vous apportent-ils une source d’inspiration pour vos écrits ?

Mes romans sont inévitablement imprégnés de ces nouveaux paysages, de ces visages, de ces couleurs, de ces odeurs !

Je voyage depuis l’adolescence, c’est vraiment une passion qui ne m’a pas quittée depuis. Nous la partageons souvent en famille. Et pour moi, c’est une grande respiration. J’oublie les contraintes du quotidien et j’aime aller à la rencontre des personnes et apprendre à découvrir leur pays, leur culture. J’aime tous les pays : l’Europe, l’Afrique du Nord, mais surtout le Moyen-Orient, riche d’histoire et de spiritualités.

Mon dernier livre, Vingt-et-un grammes, de Beyrouth à Shérazade, fait suite à mon récent voyage au Liban. Le personnage retourne sur les traces d’un secret de famille jamais révélé, dans un Moyen-Orient frappé par les guerres, le terrorisme et l’accueil de milliers de réfugiés. J’aime ce pays, berceau des récits bibliques, mais meurtri par de terribles blessures et qui, je l’espère restera, un trait d’union entre Orient et Occident.

Vous avez l’habitude de vous appuyer sur des lectures, des documents, avant d’écrire ?

En effet, pour écrire ce roman,  j'ai lu énormément de livres d'histoire et de religion, de romans et de poèmes d'auteurs libanais, de nouvelles, de théâtre et de témoignages divers. Je me suis bien sûr rendue au Liban, avec ma famille, l'an dernier.

Mais en dehors de ces recherches, ce sont les rencontres qui sont pour moi les plus inspirantes ainsi qu’un cheminement spirituel.

En France également, je participe à de nombreux salons littéraires chez moi en Auvergne ou ailleurs et je ne manque pas d’y rencontrer le public. C’est l’occasion de pouvoir échanger avec des personnes férues de littérature. Pour moi c’est primordial, cela soutient mon écriture, la pousse en avant. J’y ai fait quelques rencontres avec des auteurs qui m'ont marquée : Jacques Charpentreau, rencontré lors de la remise du Prix Arthur Rimbaud à Paris, Robert Sabatier et Amélie Nothomb, lors de diverses séances de dédicaces, la poétesse Chantal Dupuy-Dunier, devenue amie, Hyam Yared, romancière et poète, retrouvée à Beyrouth.

Et puis ces auteurs que j'aimerais un jour rencontrer : Milan Kundera, Lorand Gaspar, David Foenkinos, Gaëlle Josse, Vénus Khoury-Ghata.

Comment arrivez-vous à trouver la place pour ce travail d’écriture, au milieu d’une vie quotidienne bien remplie entre travail et famille ?

J’écris très tôt le matin, quand je suis seule, dans le silence, lorsque le jour n'est pas encore levé. J'ai besoin de ce silence, du silence de la fin de nuit, de celui de l'aube.

Écrire est ancré en moi, cela fait partie de ce que je suis. Je n'imaginerais pas ma vie sans l'écriture. Lorsque, après avoir écrit, je commence ma journée de travail « officiel », j'ai la sensation d'entamer une seconde journée et, après m'être accomplie dans les mots, de pouvoir entamer ma vie professionnelle « publique », alors que l'écriture est une affaire privée, intime, non encore révélée.

Merci de nous avoir livré un peu de vous et permis de mieux vous connaître.


Françoise Daudeville

 

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